Xylocopa (Rhysoxylocopa) cantabrita
Lepeletier 1841
Taxon referenced in page
Xylocopa
Author(s) : Michaël Terzo
= Xylocopa cantabrita Lepeletier 1841 : 193, locus typicus : "nord de l'Espagne", £$.
= Xylocopa sinuatifrons Spinola 1843 : 143, locus typicus : "Espagne", £, synonymisé par Dalla Torre & Friese 1894 : 56.
= Xylocopa cantabrica Gerstaecker 1872 : 280, emendation pro cantabrita Lepeletier 1841 : 193.
En France, l'espèce ne peut-être confondue avec aucune autre espèce grace à sa grande taille, à la coloration brun clair de sa cuticule et de son pelage, et à ses ailes claires et dépourvues de tout reflet métallique. Au Maghreb par contre, elle est sympatrique d'une autre espèce du même sous-genre auquel elle ressemble fortement : Xylocopa (Rhysoxylocopa) amedaei Lepeletier 1841. On distingue les mâles de ces deux espèces par la pilosité rousse sur les deux derniers segments abdominaux et les ailes transparentes, légèrement enfumées à l’apex chez X. cantabrita alors que la pilosité de deux derniers segments est noirâtre et les ailes nettement plus sombre chez X. amedaei. Pour les femelles, la pilosité du corps est claire, y compris sur les pattes, et les ailes sont transparentes avec l'apex légèrement enfumé chez X. cantabrita alors que la pilosité du corps est noirâtre, celle des tibias et tarses médians et postérieures est rousse, et les ailes sont brunes avec des reflets métalliques violacés chez X. amedaei.
L'espèce est endémique d'Espagne (cf. Ortiz-Sanchez 1989) et du Maroc. Elle n'est connue que de deux stations pour la France, toute deux en zone méditerranéenne. La première se situe dans les Pyrénées-Orientales, aux environs de Perpignan, d'où un seul spécimen est cité par Dours (1874) et pour laquelle aucun autre spécimen n’a jamais plus été observé depuis. La seconde se situe dans les Bouches-du-Rhône et le Var, dans le massif de la Sainte-Baume. Son écologie et sa distribution en France sont décrites en détails par Terzo & Rasmont (2003).
Les rares données que nous ayons pour la France renseignent seulement de la présence de l'espèce aux mois d'avril et de mai, ce qui coïncide avec la période de floraison des Asphodèles.
Rasmont et al. (1994), rapportent l'observation faite par J.-M. Maldès de nombreux nids (galeries) creusés profondément dans des grumes de cèdre (Cedrus sp.) à Azrou dans le Moyen-Atlas. En dehors de cela, on ne sait rien de la nidification de l'espèce. En France, Terzo & Rasmont (2003) émettent l'hypothèse d'une nidification dans les troncs d'If (Taxus baccata L.) ou de hêtres (Fagus silvatica L.), essences à bois dure comme le Cèdre et présentes en grand nombre en ubac de la Chaîne de la Sainte Baume.
L'espèce visite presque exclusivement la liliacée Asphodelus ramosus L., plante également visitée par les trois autres espèces de xylocopes de France. En Espagne, Ortiz-Sanchez (1997) la renseigne également sur Phlomis herba-venti L. et Salvia sp.