Bombus subterraneus

FR : Le bourdon souterrain ; NL: Donkere tuinhommel ; DE : Erdbauhummel

Author(s) : Morgane Folschweiller
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : HHHR

Description. Par sa robe, son allure et son pelage rasé et velouté, le bourdon souterrain ressemble très fortement au bourdon des friches (Bombus ruderatus). Les femelles s’en distinguent par le pelage encore plus rasé que chez le bourdon des friches et par les franges de poils grisés au bord distal des tergites 2 à 4. Les mâles ont un pelage nettement plus clair, avec des franges grisâtres à chaque tergite. L’extraction et l’examen des genitalia est indispensable. La sous-espèce de nos régions est la sous-espèce latreillellus (Kirby) tandis que la sous-espèce nominale subterraneus qui ne se trouve qu’en Scandinavie est toute noire avec l’extrémité abdominale rousse. Des spécimens isolés roussâtres (forme borealis Schmiedeknecht) ont été collectés ici et là par Ball (1914).
Distribution. Le bourdon souterrain a une vaste distribution qui s’étend depuis le sud des péninsules italienne et balkanique jusqu’au 65e parallèle au nord et depuis le Portugal et l’Irlande à l’ouest jusqu’à la Mongolie à l’est. L’espèce se trouvait jadis un peu partout dans notre région. Depuis lors, ses populations se sont totalement effondrées.
Écologie. Il est difficile à caractériser l’écologie du bourdon souterrain dans nos régions en raison de l’extinction de l’espèce. Sur base des observations du sud de la France, on peut le réunir à un ensemble d’espèces caractéristiques des pelouses sèches (Bombus confusus, Bombus cullumanus, Bombus ruderatus, Bombus subterraneus, Bombus sylvarum, Bombus veteranus).
Inquilinisme. Il y a quelques mentions d’inquilinisme par le psithyre des champs (Bombus campestris).
Préférences florales. Nous n’avons presque aucune observation florale dans nos régions. Dans le sud de la France, les reines et ouvrières sont nettement des butineuses de Fabacées comme les trèfles (Trifolium spp.), les vesces (Vicia spp.), les gesses (Lathyrus spp.), le sainfoin (Onobrychis viciifolia). Les mâles sont inféodés aux chardons (Cardueae).
Statuts. Le bourdon souterrain a toujours été une espèce rare de nos régions, avec seulement 352 spécimens observés représentant 0,18 % de l’effectif total de bourdons. Les derniers spécimens de Belgique ont été collectés à Arlon (1970), Prouvy (1970), Sainte-Croix (1971, 1974), Gembloux (1974), Bruges (1974, 1976), Châtillon (1979), Elsenborn (1980), et pour finir, Torgny (1982). Dans le nord de la France, le dernier spécimen a été collecté en 1952 à Vendresse dans les Ardennes. Il est donc éteint dans notre région (RE, Drossart et al., 2019), tandis qu’il n’est pas considéré comme étant de préoccupation mineure à l’échelle européenne (LC, Nieto et al., 2014). Notons cependant que Rasmont et al. (2015) montrent que cette espèce est considérée avec un risque climatique extrême à l’échéance 2100 (HHHR, « extremely high climate change risk »). Éteint dans les îles Britanniques, le bourdon souterrain y fait l’objet de tentatives de réintroduction, soit à partir de la souche de Nouvelle-Zélande, elle-même originaire d’Angleterre, soit à partir de la souche de Suède (Goulson, 2016). Jusqu’à aujourd’hui, les efforts considérables qui ont été investis dans cette opération se sont révélés vains. Il est à noter que l’enveloppe climatique de l’espèce (modélisée par Rasmont et al., 2015) n’englobe plus les îles Britanniques et la survie de l’espèce n’y est probablement plus possible. Les changements climatiques récents sont peut-être à l’origine de l’extinction de cette espèce.

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