Bombus pratorum
FR : Le bourdon des prés ; NL: Weidehommel ; DE : Wiesenhummel
Author(s) : Morgane Folschweiller
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC ; Risque climatique : HR
Description. Le bourdon des prés a une robe assez variable qui peut être soit entièrement noire avec l’extrémité abdominale rouge, soit présenter des bandes de pelage jaune plus ou moins nombreuses et étendues sur le thorax et l’abdomen. Les spécimens les plus clairs peuvent avoir le pelage noir entièrement remplacé par du jaune. Entre ces deux extrêmes, tous les intermédiaires sont possibles. Chez les femelles toutefois la robe la plus fréquente comporte, outre le pelage noir et l’extrémité de l’abdomen rouge, un fin collare jaune. Les risques de confusion sont nombreux, notamment pour les petites ouvrières les plus sombres qui ressemblent au bourdon des pierres (Bombus lapidarius). Les femelles (reines et ouvrières) peuvent aussi ressembler à celles du bourdon danois (Bombus soroeensis) ou au bourdon rudéral (Bombus ruderarius). Il convient donc d’être particulièrement vigilant pour identifier cette espèce et en cas de doute ne pas hésiter à vérifier les caractères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017). Les mâles sont généralement faciles à identifier à cause de leurs grandes plages de pelage jaune et surtout de leurs genitalia caractéristiques.
Distribution. Cette espèce a une distribution très étendue. On la trouve depuis les péninsules italienne et ibérique au sud jusqu’au-delà du cercle arctique au nord et depuis l’ouest des îles britanniques (Irlande) jusqu’en Sibérie orientale à l’est. Dans la région d’étude, le bourdon des prés est présent partout en abondance bien qu’il puisse être absent des milieux les plus anthropisés.
Écologie. Le bourdon des prés est, dans notre zone, plutôt ubiquiste avec une préférence pour les milieux plutôt arborés. Sa phénologie est très précoce. Il émerge dès le début du mois de mars et produit les individus sexués dès le mois de mai. Il peut alors y avoir une seconde génération, en plus petit nombre.
Inquilinisme. Il a pour inquiline le psithyre sylvestre (Bombus sylvestris) qu’il abrite en grand nombre.
Préférences florales.Il est très généraliste dans ses choix floraux, toutefois on remarque que les reines et ouvrières butinent très volontiers les petits fruitiers comme les ronces et framboisiers (Rubus spp.), groseilliers (Ribes spp.), airelles (Vaccinium spp.) et fruitiers en général. Quant aux mâles, ils sont majoritairement attirés par les ronces et framboisiers (Rubus spp.). Cette espèce est donc une excellente pollinisatrice de cultures fruitières.
Statuts. On dénombre un effectif de 19 591 spécimens de bourdon des prés soit 9,91 % de l’effectif total. On remarque toutefois que sa fréquence de 6,21 % avant 1950 a fortement augmenté entre 1950 et 2000 (18,02 %) et est redescendue depuis 2000 (9,18 %). La tendance générale reste donc une augmentation de sa fréquence relative qui pourrait n’être que le reflet de la régression des autres espèces. La relative bonne santé de cette espèce pourrait être en relation avec le fait qu’elle n’est ni une butineuse de Fabacées ni de chardons. Cette espèce ne semble pas menacée dans la zone et est considérée comme étant de préoccupation mineure (LC) à l’échelle belge (Drossart et al., 2019) et européenne (Nieto et al., 2014). Notons cependant que cette espèce présente un haut risque climatique (HR, « High climate change risk ») selon Rasmont et al. (2015).