Trinomia tridentata (SMITH)
Nomia tridentata SMITH, 1875 : 64, tab.2 fig.10, $. Lectotype $ désigné par PAULY, 1990 :137 (« Cape/ 38-11-8-265 » ; « Nomada (sic) tridentata Type Sm. ; lectotype label de D.B. BAKER, 1992) (« Cape » = localité fausse, recte « Sierra Leone » ; voir note, D.B. BAKER communic. pers.) [BMNH Type n°17a 1543a], lectotype réexaminé et disséqué en 1997. WESTWOOD, 1875 : 216 (redescription), pl. IV, fig. 5 ; VACHAL, 1903 : 393 (£) ; STRAND, 1913 : 133 (clé) ; COCKERELL, 1931 : 279 (note taxonomique) ; ALFKEN, 1939 : 112 (note taxonomique).
Nomia crudelis WESTWOOD, 1875 : 208, 216, $. Lectotype $ désigné par PAULY 1990 :137 (« Gambia, SHUCKARD » ; « Nomia crudelis WESTW. Pl.1 f5 » « Nomia tridentata Sm » « F. Sm Coll./ 79.22 ») [BMNH, type n° 17a1543b]. D’après PESENKO (1997), « le nom a été publié comme synonyme le plus récent de N. tridentata SMITH, 1875, mais il est valide parce que traité comme nom valide par COCKERELL, 1935 : 163 (clé), code art. 11e ». COCKERELL, 1931 : 279 (note taxonomique) ; COCKERELL, 1935 : 163 (clé) ; COCKERELL, 1946 : 640 (clé). Le type a été examiné en 1998 et les genitalia disséqués, la synonymie avec T. tridentata est confirmée.
Nomia tessmanni STRAND, 1912 : 273, £. Holotype £ (« West Africa, Uelleburg, vi-VIII.1908, TESSMANN S.G. ») [MNHUB] examiné. Syn. nov. STRAND, 1913 : 141 (clé).
Nomia heterura COCKERELL, 1941 : 507, $. Holotype $ (« Belgian Congo », Lesse, 21.VII.1914, J.BEQUAERT) [MCZ] examiné et disséqué. Syn. nov. COCKERELL, 1942 : 913 (clé) ; COCKERELL, 1943 : 65 (£).
Remarques sur les types et la synonymie : SMITH décrit N. tridentata de « Cape of Good Hope ; Gambia ». WESTWOOD, en placant en synonymie son espèce manuscrite N. crudelis avec N. tridentata donne : « Habitat Gambia, Afric. Tropic. In Mus. Britann., Hopeiano Oxoniae et Smith ». Il existe ainsi au moins trois syntypes du taxon composite tridentata- crudelis distribué entre ces trois collections. Quatre spécimens satisfaisant les données de SMITH et WESTWOOD sur la localité et la provenance existent. Ils représentent deux espèces clairement distinctes, confondues par les deux auteurs (T. tridentata et T. orientalis) [D.B. BAKER, communic. pers.].
Le lectotype de N. tridentata désigné « sur étiquette » par D.B. BAKER se trouve au British Museum et porte l’étiquette : « Bm Type Hym. 17a 1543a ; Cape / 38.11.8.265 ; Nomada [sic] tridentata Type Sm. ». C’est aussi le lectotype désigné par PAULY 1990 : 137.
D’après D.B. BAker qui m’écrit en 1991, les registres du BM montrent que le N° 38.11.8 se réfère à une large collection de spécimens récoltés en Afrique de l’Ouest (principalement au Sierra Leone) présentés au Musée (le 8 novembre 1838) par le Révérend D.F. MORGAN. Le N°265 est enregistré comme une espèce de Nomia du Sierra Leone : la localité typique du N. tridentata est donc Sierra Leone, non le Cap.
Cette correction de la localité avait pour conséquence de semer le doute quant à l’identification de l’espèce, puisque au Sierra Leone, on trouve deux espèces différant par les genitalia, alors qu’au Cap, on ne trouve qu’une espèce (celle dont les sagittae sont toujours minces).
Nous avons donc emprunté le type en 1997 pour disséquer les genitalia. Leur examen démontre qu’il s’agit de l’espèce forestière à sagittae larges que nous avons identifiée jusqu'à présent comme T. tessmanni. Cela confirme bien l’hypothèse que la localité est Sierra Leone et non le Cap, mais entraîne une grande confusion dans la nomenclature. L’espèce à sagittae minces (figurée dans PAULY, 1990 comme T. tridentata) doit dorénavant s’appeler T. natalensis.
Concernant le nom crudelis, celui-ci est disponible en suivant l’article 11e du code de nomenclature qui stipule : « Publication comme synonyme plus récent. - Un nom publié pour la première fois comme un synonyme plus récent n’est pas disponible de ce seul fait à moins que, antérieurement à 1961, il n’ait été traité comme un nom disponible et soit adopté comme le nom d’un taxon, soit traité comme un homonyme plus ancien ; un tel nom est daté de sa première publication comme synonyme ». Il était donc nécessaire de disséquer aussi les genitalia du type de Nomia crudelis puisque ce nom aurait pu avoir priorité sur l’autre espèce appelée ici T. natalensis (COCKERELL, 1917). En fait, il n’en est rien : les sagittae sont bien larges comme chez le type de T. tridentata ! T. crudelis est donc bien synonyme de T. tridentata. Le nom T. natalensis est valide pour désigner l’espèce à sagittae minces.
Le type de N. heterura a été disséqué et les sagittae sont larges.
Le type de N. tessmanni est une femelle, en principe inséparable de celle de l’espèce suivante. Toutefois il est plus probable qu’il s’agisse d’un synonyme de T. tridentata, beaucoup plus fréquent dans la zone de forêt de la Guinée et dans l’Ouest du Gabon (voir cartes de répartition au Gabon figs 22 et 23). Provisoirement, nous lui avons donné le statut de synonyme de T. tridentata.
Diagnose. T. tridentata se distingue des autres espèces, sauf T. natalensis, par la ponctuation du propodeum qui est absente dans la zone adjacente au triangle de l’aire propodéale (fig. 11). Les femelles sont inséparables de celles de T. natalensis. Les mâles ont des sagittae très différentes, très larges chez T. tridentata (fig. 13) alors qu’elles sont normalement étroites chez T. natalensis. Il est absolument nécessaire de disséquer les mâles de ces deux espèces car ils ne montrent aucune différence externe. Les femelles de T. tridentata sont inséparables de celles de T. natalensis, excepté que nous avons observé une scopa tibiale plus sombre (parfois couleur chocolat) et des soies beaucoup plus fournies et roux doré sur les tergites des femelles correspondant aux localités où les mâles de T. tridentata ont été capturés (voir planche I, g et f). La scopa des tibias est souvent en grande partie claire chez T. natalensis et le plus souvent les soies des tergites sont blond châtain.
Mâles. Lobe apical des tibias postérieurs des mâles (fig. 2) comme chez T. triodonta, plus long que chez T. orientalis et T. cirrita. Deuxième article du flagellum long (fig. 5). Premier tergite complètement tessellé mat, avec des ponctuations extrêmement superficielles et espacées (interpoints = 4 fois les points) sur presque toute sa surface (différent de celui des femelles). Tergite 2 et suivants ponctués comme le premier. Fémurs postérieurs avec l’étendue des parties brun clair assez variable à l’extrémité. Capsule génitale : sagittae mince ; gonocoxites sans lamelle interne rétrorse.
Femelles. Premier tergite tessellé non ponctué au milieu et sur l’apex, le sommet de la base déclive et les flancs finement et densément ponctués, la ponctuation souvent occultée par la pubescence. Tergite 2 finement et densément ponctué, les interpoints presque égaux aux points. Tergites suivants à ponctuation plus confuse et souvent pilifère.
Scutum, scutellum et metanotum avec un feutrage de soies barbelées, plumeuses, courtes, beige à fauve ocracé. Tergites 2-4 avec des bandes blond doré à roux doré, constituées de soies longues et appliquées, légèrement ondulantes (soies différentes du tomentum habituel des autres genres) ; base des tergites avec une fine pruinescence de même couleur. Certains exemplaires de forêt varient par le metasoma rouge marron.
Tibias postérieurs sombres avec des parties brun orangé plus ou moins étendues, fémurs sombres.
Mâle et femelle ont les ailes claires, la marge apicale pas autant fumée que chez T. orientalis.
Longueur : 8-9 mm.
Distribution. Zone des forêts humides ; espèce plus typiquement forestière que T. natalensis bien que les deux espèces soient souvent rencontrées dans les mêmes localités de l’Afrique centrale et de l’Ouest. Absente de l’Afrique Australe, de l’Afrique de l’Est et du Sahel. En forêt se rencontre souvent sur la boue près des rivières, sur les excréments ou les urines, sur les cadavres. Très commune.